Dans le cadre de mon stage de fin d’études au SMISA (Syndicat Mixte Interdépartemental du Suran et de ses Affluents) sur l’étude paysagère du Revermont (Ain), j’ai co-organisé la soirée « Des paysages aux chauves-souris : portrait du Revermont ».
Le pays de la petite montagne du Revermont
Une petite présentation du territoire s’impose pour expliquer le contexte de la soirée et les différentes thématiques abordées.
Le pays de la petite montagne du Revermont est déterminé dans l’Atlas des PAYSages départemental de l’Ain et constitue une entité culturelle forte. Situé entre la Bresse et le Bugey, ce territoire est constitué des 3 premiers plis du massif jurassien avec deux vallées : la vallée du Suran et les gorges de l’Ain.
Ce territoire est majoritairement agricole, avec une production bovine et profitant de l’AOC Comté, ce qui influence fortement les paysages actuels. Des vignobles sont encore présents au sud du Revermont et bénéficient de l’appellation Vin du Bugey et Cerdon, héritage d’une tradition ancienne. Le pays est à proximité directe de Bourg en Bresse, ainsi beaucoup de revermontois travaillent dans cette ville et font les trajets quotidiens, car ils profitent d’un cadre de vie « à la campagne » tout en étant très proche de la ville.
Organisation de la soirée
Cette soirée a été organisée pour le grand public par le SMISA, structure porteuse du site Natura 2000 en Revermont et partenaire du CAUE pour la réalisation de l’Atlas des PAYSages départemental. Cette animation a rempli deux objectifs :
Présenter l’Atlas des PAYSages de l’Ain et le pays spécifique du Revermont
Porter à connaissance la biologie des chiroptères dans le Revermont, leur sensibilité au paysage et les risques que ces espèces rencontrent aujourd’hui
Pour présenter l’Atlas des PAYSages de l’Ain, nous avons utilisé plusieurs supports :
Une présentation orale à l’aide d’un diaporama, réalisée par Lorène Jocteur, paysagiste au CAUE et moi-même
Une « expo photo » accompagnée de rolls-ups présentant les unités de paysage et les enjeux associés
Un atelier participatif cherchant à récolter les représentations et les attentes de habitants concernant le pays du Revermont
Présentation de l’Atlas des PAYSages de l’Ain
Cette présentation a été réalisée devant une trentaine de personnes. Elle a permis au public de prendre connaissance de cette étude, dont la partie appliquée au Revermont.
L’Atlas des PAYSages de l’Ain a travaillé selon trois échelles : l’échelle départementale, l’échelle du pays et l’échelle de l’unité de paysage. Le pays de la petite montagne du Revermont est un des 6 pays défini dans l’Atlas et il est composé de 3 des 34 unités de paysage : le Coteau du Revermont, la Vallée du Suran et les Gorges de l’Ain. Ce sont les crêtes qui constituent les grandes séparations entre les unités de paysage.
Les échelles de l’atlas – CAUE
L’Atlas des PAYSages de l’Ain est en ligne ! Il est consultable ici. De plus, une exposition est en cours jusqu’au 21 septembre 2017 au H2M à Bourg en Bresse : Flyer_ExpoPAYSages.
Carnet d’Unité de Paysage – Les Gorges de l’Ain
Carnet d’Unité de Paysage – La Vallée du Suran
Carnet d’Unité de Paysage – Le coteau du Revermont
Carnet de Pays – La petite montagne du Revermont
L’atelier participatif
Cet atelier a posé trois questions au public, sur le Revermont en général :
Pour vous, qu’est-ce que le Revermont ?
Les personnes étaient alors invitées à répondre à cette question sur un post-it à l’aide de trois mots clés, qu’ils ont ensuite collé sur l’affiche.
Le weekend, j’aime…
Une carte IGN était présentée et des autocollants présentant différentes activités ont permis aux habitants de renseigner leurs passe-temps favoris et leurs lieux préférés dans le Revermont.
Demain, j’aimerais…
A l’aide d’un post-it, les participants pouvaient s’exprimer librement sur leurs envies et attentes sur le territoire de demain.
Atelier participatif pour la soirée « Des paysages aux chauves-souris : portrait du Revermont »
Atelier participatif pour la soirée « Des paysages aux chauves-souris : portrait du Revermont »
Atelier participatif pour la soirée « Des paysages aux chauves-souris : portrait du Revermont »
L’expo photo
L’expo photo a été construite à partir des photos récoltées sur le terrain pendant l’étude paysagère du Revermont, elle est présenté par unité de paysage.
Ainsi, 2 photos anciennes ont été reconduites, 5 photos actuelles présentent les caractéristiques et les enjeux de l’unité de paysage, puis un panorama donne un vue d’ensemble du paysage de cette unité. Toutes les photos sont légendées afin de proposer une succincte analyse du paysage. Un roll-up par unité de paysage présente succinctement les éléments présents dans les carnets d’unité de paysage de l’Atlas des PAYSages de l’Ain.
Les illustrations de l’expo
La vache de race Montbéliarde est abondante en Revermont. En effet, le territoire fait partie du périmètre AOP Comté qui exige du lait de cette race, en pâturage extensif. Le Comté est ainsi vendu au marché et dans les fruitières locales, il y en a 5 dans le Revermont. Ici, la pâture est située en pied de versant, parcelles moins propice pour les cultures mais encore intéressantes pour la mise en pâture des bovins.
La pelouse de Toulongeon est une petite vallée d’un paysage remarquable, car elle a conservé son aspect ouvert depuis les pratiques pastorales des anciens. Aujourd’hui, ce joyau est menacé, comme les autres pelouses sèches du territoire, par la déprise agricole. Pour maintenir le patrimoine naturel des pelouses sèches du territoire, un site Natura 2000 « Pelouses à orchidées et Habitats rocheux du Revermont et Gorges de l’Ain » a été mis en place. Cet outil permet de réaliser des contrats avec les agriculteurs pour favoriser le maintien de l’activité pastorale des versants et donc des milieux de pelouse sèche.
La chartreuse de Sélignac est la « perle » de la vallée du Suran, située dans la reculée du Val Saint Martin. Témoin de l’occupation ancienne des hommes, la chartreuse est implantée à un endroit stratégique où elle a accès à toutes les ressources nécessaires : une source et un ruisseau visible par la ripisylve qui le borde, des boisements sur les versants et des prairies dans le fond de la combe. Ce paysage n’a pas beaucoup changé depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, la chartreuse accueille des visiteurs à la recherche de quiétude.
Deuxième vue de la Chartreuse de Sélignac, vue la plus connue, depuis le bord de la route.
Depuis, la Croix de la Dent, on a une vue à 180° sur la vallée du Suran. Ici, c’est une vue vers le nord qui est proposée. On voir alors les villages : Rignat au premier plan, puis Moinans, Bohas, et les hameaux de Villereversure en arrière plan. De ce point de vue, on voit bien les montagnes qui cadrent la vallée et marquent les transitions entre les unités de paysage.
Depuis la crête de la Cabatane, on trouve un panorama sur la vallée du Suran. Ainsi, on voit le village de Dhuys, au premier plan, et les cultures ouvertes du fond de vallée. Une usine de plastique, au pied du mont en second plan, est très visible dans le paysage par sa forme, sa couleur et son emplacement. En arrière plan, une succession de monts boisés et parsemés de pelouses sèches constituent le paysage du Revermont.
Cette vue, prise depuis le chemin de randonnée de Chavannes, montre les caractéristiques du fond de vallée du Suran. Les troupeaux sont de moins en moins présents sur ces terres fertiles, au profit des cultures céréalières et de maïs. Des arbres isolés parsèment les cultures, peut-être des vestiges de haies bocagères. Seule la ripisylve du Suran crée un linéaire boisé relativement continu. En arrière plan, on observe un resserrement de la vallée, qui marque la limite avec le département du Jura.
Les moulins sont très présents le long de la rivière du Suran et sont des éléments patrimoniaux de la Vallée. Les caractéristiques patrimoniales du moulin sont le seuil dans la rivière, le pont et l’habitation. Cependant, les évolutions du bâti n’ont pas toujours suivi les caractères patrimoniaux, comme on peut le voir ici, avec des extensions de bâti assez hétérogènes. La prise de vue estivale montre que le seuil du moulin entraîne un ralentissement du cours d’eau et un obstacle pour le déplacement des poissons. Le lit de la rivière s’est étalé depuis l’époque de la carte postale, et la berge s’est boisée.
Les moulins sont très présents le long de la rivière du Suran et sont des éléments patrimoniaux de la Vallée. Les caractéristiques patrimoniales du moulin sont le seuil dans la rivière, le pont et l’habitation. Cependant, les évolutions du bâti n’ont pas toujours suivi les caractères patrimoniaux, comme on peut le voir ici, avec des extensions de bâti assez hétérogènes. La prise de vue estivale montre que le seuil du moulin entraîne un ralentissement du cours d’eau et un obstacle pour le déplacement des poissons. Le lit de la rivière s’est étalé depuis l’époque de la carte postale, et la berge s’est boisée.
Le village de Chavannes était un village de frontière entre Franche-Comté et Savoie. Il est très ancien, comme on peut le deviner par son clocher qui est peu élevé. Depuis les années 1950, le village s’est un peu étalé le long de la route. Ce qui frappe surtout sur ces prises de vue est l’évolution du paysage agricole. En effet, le boisement s’est fortement épaissi sur les hauteurs, derrière le village et en arrière plan. Au premier plan, la ripisylve de la rivière, elle aussi s’est étoffée.
Le village de Chavannes était un village de frontière entre Franche-Comté et Savoie. Il est très ancien, comme on peut le deviner par son clocher qui est peu élevé. Depuis les années 1950, le village s’est un peu étalé le long de la route. Ce qui frappe surtout sur ces prises de vue est l’évolution du paysage agricole. En effet, le boisement s’est fortement épaissi sur les hauteurs, derrière le village et en arrière plan. Au premier plan, la ripisylve de la rivière, elle aussi s’est étoffée.
Le viaduc de Cize est un élément de patrimoine bâti identitaire du Pays de la petite montagne du Revermont. On voit cet ouvrage d’art haut de 73m, traversant la rivière d’Ain pour éviter aux voitures et au train de gravir cette haute montagne du Revermont en arrière plan. Auparavant plus ouverts, les monts autour du viaduc sont très boisés et offrent peu de vues sur ce patrimoine remarquable.
La reculée de Corveissiat est un Espace Naturel Sensible géré par l’AGEK. L’objectif est de valoriser le patrimoine naturel et paysager du site, car la grotte et la combe du ruisseau de la Balme accueillent une biodiversité patrimoniale. Le village de Corveissiat, perché sur la falaise, a un positionnement stratégique, à la fois sur le plateau propice aux cultures et en hauteur par rapport à la rivière d’Ain. La route qui descend vers Conflans et creuse la falaise est emblématique du site. Enfin, la rivière d’Ain et le village de Granges, derrière ce mont particulier en rive gauche. En arrière plan, on aperçoit les monts du Jura.
Depuis le rocher Jarbonnet à Cize, des vues remarquables sont offertes sur les Gorges de l’Ain. Sur cette vue, on peut voir les méandres pâturés de la rivière, les barrements rocheux propices à l’installation d’oiseaux rupestres, ainsi que des éboulis et traces d’anciennes carrières au pied des monts. En arrière plan, les monts du Bugey à gauche et la vallée d’Hautecourt à droite, très boisée entre la falaise et le village.
L’île Chambod est un gros aménagement touristique dans les Gorges de l’Ain, né de la montée du niveau d’eau suite à la mise en place du barrage de l’Allement. De multiples activités y sont proposées (baignade, pêche, pédalo, randonnée, etc.) et depuis l’île, on admire le paysage grandiose des Gorges de la rivière d’Ain. Malgré cet aménagement important et le paysage remarquable des Gorges, le tourisme n’est pas tellement développé dans le secteur.
Bolozon est un village caractéristique des Gorges de l’Ain. Traditionnellement, les villages se positionnent sur les zones planes, au pied des reliefs. Autour, les espaces servent de prairies de fauche et de pâtures pour les agriculteurs. En arrière-plan, on voit des montagnes plus hautes, et la trace de la ligne de chemin de fer qui dessert le Revermont, entre Bourg en Bresse et Saint Clause (Jura). La transition est progressive avec le Massif du Bugey, les monts sont se composent de bois de résineux avec l’altitude.
Les barrages construits au début du XXe siècle ont transformé les paysages du Revermont. Ils ont modifiés le lit de la rivière d’Ain, avec un montée du niveau d’eau qui a détruit des villages. Mais l’effet est plus étendu encore, avec le sillonnement des lignes électriques dans le paysage boisé des versants, des poteaux sur les crêtes, visibles depuis les vallées et le long des routes.
Quelques producteurs de vin, vins du Bugey et Cerdon, travaillent encore sur les coteaux et entretiennent le paysage d’antan. Certains versants sont ainsi ouverts et offrent des vues sur les combes et la plaine de Bresse. Les parcelles qui ont été abandonnées pour les viticulteurs, comme celles du versant au second plan, ont été plantées de conifères ou se sont boisées spontanément.
Entre les villages du coteau et la Bresse, on trouve un espace de transition, assez vallonné. Celui-ci est utilisé pour différents types d’agriculture : céréales, maïs, élevage laitier, élevage de volailles, etc. car différentes AOC/AOP permettent de valoriser les exploitations. Ainsi, la mosaïque de culture est diversifiée et parfois même se côtoie, comme ici où sont associés les élevages de poules et de moutons.
Le village de Treffort est un exemple caractéristique des villages du Coteau. En effet, il a conservé son village ancien, qu’on voit en premier plan, avec des maisons adossées à des terrasses potagères. Plus loin, vers la Bresse, ce sont les constructions plus récentes. On voit d’ailleurs facilement un lotissement se dessiner, par sa forme rectiligne et régulière. En arrière plan, la plaine de Bresse avec ses grandes cultures et grandes forêts.
Une route en ligne droite, caractéristique du paysage de la plaine de Bresse, dirige la vue sur le village de Pressiat puis sur le Mont Myon, paysage emblématique du Coteau. Le Mont Myon est un sité classé pour le paysage remarquable qu’il offre depuis ses hauteurs mais aussi depuis la plaine, avec ses trois monts accolés : le Montchâtel, le Montfort et le Mont de Pressiat. Malgré les efforts fournis, ces monts connus pour leur aspect pelé se ferment progressivement : comment maintenir ce paysage ouvert ?
Les villages du coteau sont constitués d’un bourg historique qui s’est ensuite étendu vers la Bresse. Le village de Jasseron montre bien cette évolution, avec la ruine du château médiéval, au pied duquel se trouve le village de la même époque, et les maisons plus récentes que l’on voit en périphérie.
La crête du Coteau du Revermont est majoritairement boisée, seulement quelques affleurements rocheux ouvrent le paysage et permettent au visiteur de découvrir une vue imprenable sur le paysage des Plaines de Bresse, mais aussi de la Vallée du Suran. Cette ligne, chemin largement pratiqué par les promeneurs, marque bien la transition entre les deux unités.
Les arbres se sont développés autour du village de Pressiat, mais aussi sur les monts. Des parcelles sont toujours utilisées pour l’agriculture sur les pentes douces mais le réseau de murgers n’est plus visible aujourd’hui avec l’extension des forêts. Des bâtiments agricoles récents au premier plan contrastent avec les bâtis plus anciens du village.
Les arbres se sont développés autour du village de Pressiat, mais aussi sur les monts. Des parcelles sont toujours utilisées pour l’agriculture sur les pentes douces mais le réseau de murgers n’est plus visible aujourd’hui avec l’extension des forêts. Des bâtiments agricoles récents au premier plan contrastent avec les bâtis plus anciens du village.
Le village historique de Meillonnas a peu changé, si ce n’est que les arbres se sont développés et accentuent le caractère boisé du village. En arrière plan, on voit que le paysage de Bresse a évolué, avec le développement des boisements à l’horizon et les effets du remembrement avec de grands champs derrière le village.
Le village historique de Meillonnas a peu changé, si ce n’est que les arbres se sont développés et accentuent le caractère boisé du village. En arrière plan, on voit que le paysage de Bresse a évolué, avec le développement des boisements à l’horizon et les effets du remembrement avec de grands champs derrière le village.
Retours sur cette soirée
Cette soirée a été très formatrice car j’ai participé à un grand nombre d’éléments organisationnels et de production :
Communication autour de la soirée : pose d’affiches, envoi de mails, appels, etc.
Production de supports pour la soirée : panneaux de participation, expo photo (clichés, cartes, rolls-ups), présentation PPT
Présentation orale devant un public non expert
La soirée commençait à 17h, ce qui était un peu trop tôt pour mobiliser un grand nombre de personnes. En effet, il y a eu plus de 100 personnes présentes au pique-nique puis à l’animation chauves-souris, à partir de 19h.
La pluralité des supports proposés a permis au visiteur de ne pas s’ennuyer et d’acquérir des connaissances de façon ludique. Ainsi, chacun a pu profiter de l’animation à sa façon, en déambulant dans l’exposition de photos, en participation à l’atelier et/ou en écoutant la présentation officielle.
2 réponses à « Des paysages aux chauves-souris : portrait du Revermont »
[…] Une analyse paysagère à deux échelles, réalisée avec la méthodologie de l’Atlas des PAYSages conduite par le CAUE de l’Ain (voir article précédent) […]
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