Cette année, le thème de l’Expo Flo’ était : Semons la Zizanie !
J’ai participé au Défilé Végétal ainsi qu’à un stand sur l’origine du mot « zizanie »… Cette Exposition était ouverte au public du vendredi 18 au dimanche 20 mars 2016 a été montée en seulement 4 journées (et nuitées) !
Le principe
Plus d’info sur le principe de l’Expo Flo’ sur l’article suivant.
Cette année j’ai participé à l’élaboration d’un stand parmi les 20 proposés. Il sont réalisés dans les salles de classe de l’école et font l’objet d’un parcours dans toute l’école ! Nous étions 6 étudiants en M1 paysage et horticulture pour réaliser ce stand que nous avons intitulé « Vertueuses ou Vertes tueuses ? ».
Vertueuses ou Vertes tueuses ?
Le mot « Zizanie » veut dire « Mauvaise herbe, ivraie. » (cnrtl.org) En effet, la zizanie définissait l’ivraie qui poussait dans le blé et conduisait à de mauvaises récoltes.
A partir de cette définition, nous avons décidé de retourner aux origine des mauvaises herbes : qu’est-ce que c’est, comment sont-elles « apparues », sont-elles vraiment « mauvaises » ?

Le concept de « mauvaise herbe » est un concept anthropique. Il désigne les herbes, plantes qui se développent à un endroit qui ne convient pas à l’homme : dans le potager, les massifs, les chemins, … Attention, les mauvaises herbes ne sont pas forcément invasives, exotiques, ou néfastes ! Et une mauvaise herbe dans un potager peut être une espèce voulue et entretenue dans un massif fleuri. Aujourd’hui, on parle plutôt « d’adventice » pour qualifier ces plantes qui ne sont pas mauvaises partout !
L’histoire de l’agriculture
Finalement, c’est en se sédentarisant et en commençant à dédier des espaces pour la culture (potagers, champs) que nous avons introduit le concept de « mauvaise herbe ». C’est donc en retraçant l’histoire de l’agriculture que nous pouvons partir à la découverte des mauvaises herbes !

Comme vous pouvez le voir sur le plan ci-dessus, nous avons représenté les grandes époques de l’agriculture :
- L’époque des chasseurs-cueilleurs
Le chasseur cueilleur était nomade et cueillait ça et à les baies qu’il pouvait trouver au sein de la nature. La « mauvaise herbe » était la plante toxique qui rend malade ou tue.
- L’époque de la sédentarisation
Lorsque l’homme se sédentarise, il dédie un espace pour les pantes vivrières : potager, champ, et commence à chasser les « indésirables ».
- L’époque de la sélection
La sélection variétale a entraîné une « ségrégation » des plantes : il y a les bonnes qui poussent bien, nourrissent ou embellissent le jardin et les mauvaises qui ne sont pas assez satisfaisantes.
- L’époque de l’intensification
La révolution industrielle et la mécanisation agricole a demandé une nouvelle organisation de l’agriculture en monoculture, pour une efficacité plus importante et un besoin moindre en main d’oeuvre. Ainsi les « mauvaises herbes » sont devenues de plus en plus nombreuses, et les produits phytosanitaires ont été une vraie solution pour lutter contre ce problème.
- L’époque des résistances
Les produits phytosanitaires se sont aujourd’hui essoufflés et les « mauvaises herbes » ont développé des résistances : les produits ne leur font plus effet. Ainsi, les champs sont de nouveau envahis de ces indésirables et les agriculteurs sont démunis.
- L’époque du retour à la nature en ville
Aujourd’hui, on retourne vers une vision un peu plus traditionnelle de l’agriculture : des parcelles plus petites et parsemées d’espèces différentes, des bandes enherbées ou des haies bocagères, de la polyculture. En même temps, les citadins cherchent à retrouver un contact avec la nature : ils installent des plantes sur les balcons, les trottoirs, les pieds d’arbres, et cherchent à consommer les plantes sauvages.
En fin de parcours, un stand de dégustation de plantes sauvages a été installé pour présenter des mauvaises herbes comestibles : l’ortie, le sureau et le frêne. La dégustation a été animée par une entreprise bretonne : Baies sauvages et Cie.

Le pissenlit géant
Un pissenlit géant avait disséminé ses graines partout dans le stand, pour représenter sa présence à toutes les époques évoquées. Le pissenlit est un exemple de mauvaise herbe qui est très résistante aux différentes actions qu’a pu mener l’homme (notamment les désherbants mécaniques ou chimiques) et qui n’est pas « tueuse » mais vertueuse ! En effet, la salade de pissenlit est très appréciée au printemps.
Ce pissenlit accompagne le visiteur au fil des époques sur des panneaux explicatifs.
Quelques photos du stand…
… Pendant son montage




… Enfin fini !



[…] donc choisi d’allier mauvaises herbes (en rapport avec le stand auquel j’ai participé) et folie pour construire un personnage unique, un jardinier fou […]