Notre premier projet de paysage à l’école était un projet d’extension urbaine pour lequel nous devions proposer des logements avec des espaces extérieurs. Ce projet nous a aussi permis de se familiariser avec la méthode du projet de paysage.
La situation du projet
Le projet était situé sur une friche en limite communale de Trélazé, une commune de l’agglomération d’Angers. Ce site est en zone inondable et se situe entre un quartier pavillonnaire et un bras de l’Authion.


Le diagnostic et l’intention
A partir d’une après-midi de terrain (visite du site de projet et des alentours) et des recherches documentaires, j’ai pu proposer une intention de projet pour la construction d’un quartier à la lisière entre la ville et la campagne fluviale du bras de l’Authion :
1. Des usages à adapter pour les habitants
Les différentes parties du site sont caractérisées par une forte impression d’abandon : les équipements sportifs sont envahis de verdure, la prairie inondable de déchets. L’endroit est désert. On dégage donc un besoin important de redéfinir les usages du site pour le rendre attractif et arpenté.
Aux alentours du site on remarque qu’il existe déjà de nombreuses structures : des commerces, des écoles, des accueils d’hébergements, des services sociaux. L’église et l’hôtel de ville sont aussi à quelques minutes du site d’étude.
Enfin, le site est placé sur le passage d’un chemin touristique de la ville de Trélazé qui pourrait être agrandit en créant un passage piéton et cyclable jusqu’au parc des carrières dans le contexte d’une volonté de corridor écologique inscrite dans le SCOT entre le parc des carrières et l’Authion.
C’est pourquoi je propose de créer des liaisons douces et de requalifier les axes carrossables existants pour faciliter l’accès aux habitants aux différents services de proximité et pour proposer une grande promenade qui reliera l’Authion et le parc des carrières.
2. Un comportement social hérité de la période industrielle
La ville de Trélazé s’est développée à partir de la période industrielle au début du XIXe siècle grâce à son exploitation des carrières d’ardoises. Celles-ci ont été actives jusqu’en 2014, et ont donc eu une forte influence sur la régence de la ville. Aujourd’hui un parc a été créé autour de ces anciennes carrières. Ainsi il existe de nombreux quartiers ouvriers dans la ville et la population est très attachée à ce patrimoine.
Aujourd’hui la ville de Trélazé accueille essentiellement de jeunes familles avec des enfants. Ceux-ci occupent des emplois dans le secteur tertiaires et ont un revenu plus faible que dans les villes voisines.
A partir de ce constat –une ville au patrimoine ouvrier fort et constituée majoritairement de familles- j’ai décidé de créer des logements collectifs à bas coûts tournés autour d’un espace collectif à partager : le potager. Celui-ci rappelle les jardins ouvriers et permettent aux familles d’avoir un espace à vivre en extérieur et de créer un lien social fort avec le voisinage.
3. Un site qui a gardé trace de son passé pastoral
Le site est actuellement constitué de quatre parties distinctes, toutes ayant gardé trace du passé pastoral par leur caractère humide et prairial. Le site est constitué de nombreuses haies qui le sectionne ou l’entoure et accentue cette caractéristique de pâture. Ces haies donnent une ambiance particulière au site car elles proposent un jeu de regard au visiteur.
Lorsque l’on étudie le parcellaire aux alentours du site, on remarque que celui-ci a aussi gardé la structure agraire de cette zone. Ainsi les parcelles sont très étroites et longues en direction nord-sud (voir image ci-dessous).
C’est donc à partir de ces deux observations que j’ai choisi d’accentuer les traces du passé agraire du site en proposant un aménagement qui comporte des éléments longs et étroits orientés nord-sud qui rappellent le parcellaire. J’ai choisi de conserver la noue existante qui est orientée de cette façon et de l’accompagner d’une autre dans l’aménagement.

Le panneau du diagnostic et de l’intention : Froger – Diagnostic
L’esquisse de projet
Ce diagnostic et cette intention m’ont conduite à la réalisation d’une esquisse, après avoir fait plusieurs expérimentations.
L’esquisse et les premières coupes en noir et blanc sont sur le document suivant : Esquisse_plan et coupes.
Un peu plus d’explications…
Le rythme Nord-Sud est développé sur toutes les constructions, notamment avec les bâtiments, parkings, jardins et fossé-haies.
L’espace de rencontre est situé entre les bâtiments collectifs et se décline en différents espaces : des jardins collectifs appartenant à chaque bâtiment, des jardins “ouvriers”, puis une promenade allant du centre d’hébergement et des pâtures vers la boire de l’Authion.
Le long de cette promenade on peut apprécier la fraicheur du bois et trouver : un espace de jeux pour enfants ; un espace de repos et de calme avec l’évasement du lit de la noue ; et un espace central comme point de rencontre, la place carrée.
Un espace ouvert à proximité du terrain de sport permet d’offrir un accueil agréable aux arrivants et passants des autres chemins piétons, cyclables ou carrossables. Cet espace engazonné sera agrémenté de tables et assises pour permettre aux visiteurs de se reposer, manger, jouer.
Les allées piétonnes et cyclables sont traversantes et lient les routes existantes ainsi que le chemin de randonnée à dévier (chemin bleu de Trélazé existant) et à valoriser. Des parkings sont disposés aux entrées du quartier car celui-ci sera uniquement piéton et cyclable.



Le panneau réalisé concernant l’esquisse : Froger – Esquisse.
Nous n’avons pas traité les phases suivantes du projet. Ce travail a été réalisé en 6 semaines.